Media : Jogging International 11/2011

Jogging de novembre 2011

Couverture de Jogging de novembre 2011

on était dans le peloton

Le runner masqué

Il court incognito, mais les yeux et les oreilles grands ouverts. Et lorsqu’il prend la plume, il écrit ce qu’il pense. Pas toujours gentil, mais souvent drôle, le runner masqué…

Article de Jogging de novembre 2011

Dans notre monde moderne où le gigantisme triomphant n’a d’égal que les sonorisations assourdissantes, le runner masqué aime se donner le temps de revenir à l’essentiel. C’est pour lui comme une parenthèse nécessaire. Ainsi, au moins une fois par an, s’offre-t-il une participation à cette course qui ne ressemble à aucune autre : un format court (3,2 km), une affluence minime (15 participants tout au plus) et une dimension presque méditative. Oui. Car l’épreuve est systématiquement précédée d’une minute de recueillement. Et pour une fois, le runner masqué ne grince pas des dents car cet instant de méditation personnelle n’entraîne aucun prosélytisme de la part des organisateurs. Des gens pas sectaires (ou alors ils le cachent bien). Juste des passionnés. Puis tout s’enchaîne naturellement. Pas de bousculade au départ (et pour cause). Des mots d’encouragement à chacun des participants au passage de la première boucle. Chronométrage manuel à l’arrivée. Remise d’un diplôme personnalisé. Quant au vainqueur, il reçoit en prime une orange ! C’est toujours mieux qu’un vilain tee-shirt en coton badigeonné de ses logos hideux dont on ne sait que faire. La dernière fois, Pierre, la lanterne rouge, avait souffert pour boucler l’épreuve. A plus de 80 ans, il était désormais bien loin des chronos et des tempos qu’il affichait dans sa prime jeunesse, lorsqu’il disputait des marathons à Londres, Berlin ou Osaka. Mais l’essentiel se trouve ailleurs. A travers cette course si différente, Pierre comme les autres viennent pour autre chose. Juste se sentir ben. Et le runner masqué n’est pas insensible à cette quête d’absolu. Un dernier détail : l’organisateur s’appelle… Bravo. Ça ne s’invente pas ! A méditer, non ?